Réseau européen de festivals
EU-phonia network
Le Festival des Forêts est à l’initiative de la création d’un réseau européen de festivals de musique classique baptisé EU-phonia network dont les membres fondateurs sont :
- Music Festival Lviv (Autriche et Ukraine), dir. Matthias Kendlinger
- Pelion Festival (Grèce), dir. Zoe Samsarelou
- Klasik Keyifler (Turquie), dir. Ellen Jewett
Norrtalje Sommarnattenstoner (Suède), DavidLampel - Festivāls Ad Lucem (Lettonie), dir. Sandra Zadberger
- Lake Como Festival (Italie), Floraleda Sacchi
- Marvao (Portugal), Christoph Poppen
- (Pologne)
Le réunion de préfiguration a eu lieu en octobre 2019 à Compiègne, avec pour objectif de bâtir les fondations d’un réseau européen visant à échanger informations et bonnes pratiques, à contribuer à la circulation artistique des œuvres, à la mobilité professionnelle, ainsi qu’à faire émerger des projets artistiques communs.
1/ Un réseau de festivals, pourquoi ?
Des valeurs fondatrices doivent ici être brièvement rappelées.
Les membres du futur réseau partagent un désir de participer à la construction de l’Europe, ainsi que la conviction que la culture doit être un de ses principaux piliers.
D’autres valeurs sont au cœur de nos festivals et leur donnent un rôle essentiel, trop souvent sous-estimé, tant au plan artistique que dans la société. En effet, nous nous caractérisons, en tout ou en partie, par :
- L’exigence et la probité artistiques, autrement dit la quête de la beauté ;
- La présence fréquente d’artistes à la direction de nos festivals ;
- L’engagement de la société civile dans leur création et leur développement, avec la présence de bénévoles comme soutien des équipes permanentes, ou dans leurs organes de direction ;
- La créativité et l’innovation permanentes dans les programmes, les formes des concerts ou la communication ;
- La place significative accordée à la création et à la musique d’aujourd’hui et plus généralement, des choix artistiques qui contribuent à la diversité culturelle ;
- La relation étroite avec la nature environnante, ou avec le patrimoine historique et artistique de leur territoire.
En d’autres termes, nos festivals sont portés à la fois par un projet artistique fédérateur et ouvert et par la société civile. Parce que la liberté conditionne à la fois la naissance de ce projet et l’adhésion qu’il suscite, elle est peut-être le mot qui les décrit le mieux.
Le réseau permettra de partager et de communiquer ces valeurs qui pourront être développées dans une charte de coopération écrite et adoptée par les membres du réseau.
2/ Un réseau de festivals, pour faire quoi ?
Le réseau offrira à ses membres un cadre de coopération et d’échanges professionnels et artistiques où naîtront des activités et des projets variés.
Lors des rencontres du réseau, des ateliers permettront aux membres d’échanger des informations et des bonnes pratiques propres à améliorer la gestion ou l’efficacité de leurs structures et la qualité de leur programmation. Voici des exemples de sujets pour ce partage de données, d’expériences et de savoir-faire :
- Le développement et la fidélisation des publics, y compris les plus jeunes ;
- La recherche de sponsors privés ;
- Le développement de la fréquentation touristique ;
- Les solutions numériques pour améliorer la production, le marketing et la participation du public ;
- Les formes de concert innovantes ou participatives ;
- La motivation et la fidélisation des bénévoles ;
- Les dispositifs scéniques pour des concerts en plein air ou dans des lieux inhabituels ;
- La scène artistique, les artistes marquants et les artistes émergents du pays de chaque membre ;
- La réception par le public des projets artistiques réalisés par les membres.
En deuxième lieu, le réseau pourra contribuer à la circulation artistique (œuvres, artistes) et à la mobilité professionnelle (compétences, équipes salariées et bénévoles), grâce à :
- des reprises de projets artistiques réalisés dans un festival par un ou plusieurs autres festivals ;
- des stages pour les équipes salariées dans un autre festival ;
- des échanges de bénévoles entre festivals.
En troisième lieu, le réseau aura pour but de faire émerger des projets artistiques communs.
- Certains seront simples, voire modestes, par exemple l’invitation conjointe d’un artiste ou d’une formation ;
- D’autres seront plus complexes, tels ceux qui consistent à s’unir pour recruter un plateau afin de réaliser un programme original conçu en commun ;
- Une part significative de ces projets concernera le répertoire contemporain, notamment sous la forme de commandes et de créations : commander une œuvre dans le cadre du réseau assurera au compositeur plusieurs exécutions, dans plusieurs pays.
Enfin, un des projets artistiques communs pourra être de créer un orchestre de festival, qui se réunira pendant une période estivale à définir pour des répétitions puis des concerts parmi les festivals membres, ainsi que dans d’autres lieux. Les musiciens de cet orchestre viendront de toute l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural » et donc aussi de Russie. Dans un contexte de division géopolitique, il symbolisera une Europe unie par la culture.
Les projets artistiques communs, y compris l’orchestre de festival, seront à géométrie variable : les membres choisiront les projets communs dans lesquels ils s’engagent.
En résumé, le réseau sera un cadre d’échanges et de collaboration où se construiront des projets artistiques transnationaux, qui concourront à la circulation des artistes et des œuvres.
3/ Un réseau de festival, comment ?
Le réseau a vocation à porter des demandes de financement communes auprès de l’Union européenne et à favoriser les coopérations bi et multilatéraux. Dans ce cadre, a été programmée au Festival de Forêts en 2019, la création française d’une œuvre pour 4 cors de Matthias Kendlinger, directeur artistique du Music Festival Lviv. D’autres projets sont à venir comme la coproduction avec le Pelion Festival d’Apollon et Dionysos, spectacle alliant musique et danse ou l’accueil d’un concert spatialisé, création de David Lempel en partenariat avec Norrtalje Sommarnattenstoner.